Review VO : Teenage Mutant Ninja Turtles #26

2601City Fall est aux comics ce que le Dark Knight de Nolan est aux adaptations : chaque scène amène son lot de tension jusqu’à atteindre son paroxysme et l’affrontement final tant espéré. Un arc pour l’instant sans fausses notes, n’affichant qu’une qualité constante. Tom Waltz, toujours accompagné de Mateus Santolouco, est bien décidé à continuer d’en mettre plein la vue aux lecteurs,  les deux artistes se préparant à chambouler le Turtleverse en semant ici et là les graines de futures intrigues prometteuses. Tout ça bien sûr en nous montrant tous les pions avancer sur l’échiquier et rivaliser d’ingéniosité pour faire pencher la balance de leur côté. Mais Teenage Mutant Ninja Turtles #26, c’est surtout l’occasion de continuer à boucler la boucle avec les premiers numéros en ramenant bon nombre de personnages jusque là écartés. Qui a dit que tout ça finirait en mêlée générale ?

Mais avant de commencer, une chose : si la fois précédente il était plus que légitime de consacrer une minute de silence pour s’extasier devant la magnifique couverture que nous a offert Santolouco pour TMNT #25, cette fois-ci ce sont les premières pages qui interpellent (pour ne pas dire agressent) le lecteur. Ce style de dessin passait peut-être encore bien pour les tortues il y a vingt ans mais là … C’est vraiment criminel ! Ce pauvre Leonardo est méconnaissable (voir en bas de page) et totalement défiguré, au point qu’on croirait voir des réminiscences de la période Image Comics ! La scène est pourtant belle à bien des égards, le seul problème c’est que juxtaposer le style impeccable de Santolouco décrédibilise totalement ces quelques pages. Bon, rien dont on ne pourra se remettre bien sûr mais pour une entrée en matière c’est plutôt curieux ! Passons.

Bien que tout soit relatif, les choses commençaient à aller un peu mieux pour nos héros dans TMNT #25. Alliances improbables, réconciliations, Raphaël, Donatello et Michelangelo se relevaient doucement mais sûrement d’une longue série de défaites pendant que Leonardo perdait pied avec la réalité. Karai, de son côté, continuait de préparer la surprise de l’année autant pour son ancêtre que pour les amateurs de la série de 87.

Plus les numéros passent et plus l’on sent que Leonardo est le nouveau Raphaël d’IDW. Dans les précédentes incarnations, la tortue colérique était probablement celle qui suscitait le plus l’empathie du public mais dans le reboot des comics, c’est Leonardo qui décroche la place la moins enviable du groupe : Il se souvient de tout, le meurtre de sa mère, sa propre décapitation et celle de ses frères, il doit composer avec ce lourd fardeau tout en étant le leader du groupe ayant subit les tortures physiques et psychiques du Foot Clan. Les premières pages (critiquées au-dessus mais c’est vraiment pour trouver un pseudo-défaut) rappelle avec efficacité la fragilité du personnage, sa bonté naturelle et montre à quel point il ressortira brisé de cet épisode. Pour autant ce n’est pas pour faire de Leonardo une source de pitié, au contraire on sent bien qu’il s’agira de sublimer le leader des Tortues à la suite de ces expériences, probablement dans le prochain arc narratif.

Passé ce moment touchant, la suite du numéro apporte ces moments jouissifs que l’on était en droit d’attendre où chaque tortue prend les armes pour changer le cours de cette guerre urbaine. Raphaël se débarrasse de sa culpabilité, Michelangelo renoue avec un vieil ami et passe à l’attaque pendant que Donatello prépare des armes impressionnantes en compagnie d’April et d’un personnage qu’on avait pas vu depuis quelques années. Bref, l’heure est à la castagne, ce qui n’est pas pour déplaire ! C’est également un moyen pour Waltz de revenir sur cette notion de famille, très importante dans les TMNT. La famille, ce ne sont pas nécessairement les liens du sang, mais la capacité de plusieurs individus, que ce soient des animaux mutants, des combattants aguerris ou des personnes ordinaires, à s’entraider peu importe la situation, peu importe ce qu’il en coûtera.

Loin de toutes ces réjouissances, Shredder, épaulé d’un Leonardo plus bestial que jamais, s’apprête à réclamer les rues de New-York et asseoir son autorité sur tous les clans. On sent que le précédent numéro de Villain Micro-Series a eu une véritable incidence sur le cours de cette guerre, la victoire du Foot Clan semble totale. Pourtant, dans l’ombre, un petit groupe d’individu, l’improbable trio composé de Old Hob, Slash et Splinter, s’apprête à déclencher une série d’événements dont les répercutions devraient se faire sentir au sein du Turtleverse. Le plan de Hob, enfin révélé/confirmé, devrait donner à Tom Waltz du grain à moudre, de quoi offrir aux lecteurs encore de nombreux numéros des TMNT dans les années à venir !

Passons maintenant au travail du grand Mateus Santolouco ! Finalement, il n’y pas grand chose de nouveau, son trait, comme d’habitude, est tout simplement parfait, probablement un des rares dessinateurs à offrir la même qualité du début à la fin du numéro. Quelques bons points à souligner tout de même : La dualité puissance/fragilité de Leonardo est toujours aussi bien illustrée, Mikey a enfin droit à son moment de gloire et la scène est absolument géniale, Slash continue d’en imposer avec ses allures de titans, Raphaël et Splinter ont une classe folle puis vient le meilleur, un clin d’oeil adressé aux spectateurs des films et séries TV ! Que demander de plus ?

A seulement deux numéros de la conclusion, c’est toujours un sans faute pour Tom Waltz et Mateus Santolouco. On en viendrait même à regretter que City Fall soit si « court » si le nouvel arc qui vient de commencer dans TMNT #29 n’affichait pas la même qualité ! IDW et son équipe nous offrent un arc anthologique, le premier d’une longue série, qui donnent définitivement ses lettres de noblesse à la série. D’autant que l’éditeur n’est pas avare de cadeau et que le prochain tie-ins de City Fall sur lequel on reviendra, Villain Micro-Series #7, devrait ravir les nombreux nostalgiques des années 80-90 !

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